La qualité de l'eau en Bretagne

La qualité des eaux de la région Bretagne

En Bretagne, l'essentiel de l’eau prélevée sert à la production d’eau potable (87 %). L'industrie prélève 11 % du volume total et l'irrigation reste mineure avec 3 % de l'eau brute prélevée. Si les volumes prélevés pour satisfaire nos besoins sont considérables, ils ne permettent pas réellement de mesurer la pression exercée sur la ressource, puisqu’une part importante de ces volumes est restituée au milieu après utilisation.

Cette pression, ou consommation nette, est liée aux volumes non restitués aux ressources d’où ils sont extraits. Si l'on observe les consommations réelles d'eau par secteur, les répartitions, en moyenne annuelle, sont différentes.

Les usages de l’eau ne se limitent pas exclusivement à des exigences et des pressions en terme de quantité d’eau. Pour assurer les activités de loisirs (baignade, pêche à pied), économiques (aquaculture, production agricole, industriel, etc.) ou pour les besoins alimentaires, l’eau nécessaire à tous ses usages doit aussi répondre à des critères qualitatifs.

Les pollutions de l’eau exercées par certaines activités peuvent ainsi venir à limiter voire empêcher son usage pour d’autres activités en aval.

La qualité des eaux de surface en Bretagne

La connaissance de la qualité physico-chimique des cours d’eau s’appuie sur des mesures effectuées sur des sites représentatifs répartis en Bretagne. Actuellement, les données sont produites par des réseaux locaux et les réseaux du programme de surveillance mis en place en application de la directive cadre sur l’Eau. L’analyse suivante tient compte des résultats de l’ensemble des dispositifs de collecte dont les données sont rendues publiques sur la base de données OSUR.

Les nitrates

Après une forte croissance dans les années 1980/1990, puis une baisse amorcée au début des années 2000, les concentrations en nitrates dans les cours d’eau de surface semblent à nouveau décroitre depuis 2006. En 2012, la moyenne régionale des concentrations les plus fortes mesurées dans les bassins versants était de 34,8 mg/l (37,7 mg/l en 2011).

Parmi les 313 stations suivies en 2012, 93 % ont une concentration (Q90) inférieure à 50 mg/l. Cependant, 74 % sont considérées en état médiocre, 17 % en état moyen et à peine 1,6 % en bon état (Q90 ≤  mg/l). Parmi les 5 stations en bon état, 4 (en amont de l’Elorn, de l’Ellez, de l’Aff et sur le Rau des Forges) le sont de manière constante depuis qu’elles font l’objet de suivis.

Certains secteurs sont particulièrement sensibles comme le côtier nord Finistère, le côtier du Jaudy-Guindy-Bizien, la baie de Saint-Brieuc, ainsi que les bassins de la Seiche et du Semnon et quelques stations sur le Blavet.

Les pesticides

La contamination des cours d’eau par les pesticides est tout aussi préoccupante. Elle se caractérise par une grande diversité de molécules, souvent présentes simultanément, et quelques pics de concentration. Tout le territoire breton est concerné. On observe en 2012 que pour 93 % des stations une molécule de pesticide, au moins, dépasse le seuil réglementaire dans l’eau potable de 0,1 µg/l (99 % en 2011, 67 % en 2009). 4,5 % d’entre elles sont également en dépassement de la limite réglementaire admissible dans une eau brute destinée à produire de l’eau potable de 2 µg/l (13,6 % en 2011, 7 % en 2009, 2,5 % en 2007).

En 2012, en moyenne 4 substances actives sont quantifiées simultanément dans l’eau, et 38 % des prélèvements présentent plus de 4 substances actives quantifiées simultanément. Parmi les 10 substances les plus quantifiées, l’AMPA (herbicide - métabolite du glyphosate) est en tête avec 413 analyses quantifiées ; puis arrive le Glyphosate avec 252 analyses quantifiées. On retrouve ensuite le Diuron et l’Atrazine déséthyl, deux substances pourtant interdites depuis 2008 et 2003 avec plus de 200 analyses quantifiées chacune.

Phosphore

La situation vis-à-vis des matières phosphorées dans les cours d’eau est satisfaisante sur le territoire breton. En 2012, 70 % des stations sont de bonne qualité. Mais une forte disparité régionale caractérise ses résultats. En Ille-et-Vilaine, on compte à peine 50 % des stations en bon état depuis 2007 et des stations en état médiocre et mauvais apparaissent ces trois dernières années dans les Côtes d’Armor. A noter cependant que la concentration régionale en phosphore total augmente sensiblement, passant de 0,17 mg/l en 2007 à 0,21 mg/l en 2012.

Les matières organiques

Les matières organiques sont naturellement présentes dans l’eau et issues des rejets urbains, agricoles ou industriels, et de la prolifération des végétaux aquatiques. En trop forte quantité, elles perturbent l’équilibre biologique naturel et peuvent gêner la production d’eau potable. En 2011, la qualité des rivières bretonnes vis-à-vis des matières organiques s’améliore : 55 % des stations présentent une qualité bonne voire très bonne.

La qualité biologique

Pour évaluer la qualité biologique des cours d’eau, on y analyse des organismes vivants. On utilise pour cela quatre indicateurs biologiques : l’indice macro-invertébré (IBGN), l’indice macrophyte (IBMR), l’indice poisson (IPR) et les diatomées (IBD). Ces indicateurs biologiques sont combinés à la qualité physico-chimique du cours d’eau pour évaluer l’état écologique de la masse d’eau.

Retour aux actualités

Autres articles du blog :